lundi 27 octobre 2014

La Lionne - Katherine Scholes





Quatrième de couverture :

Angel, sept ans, se retrouve seule dans le désert à la mort de sa mère, mordue par un serpent. Elle est recueillie par une lionne qui va la protéger. Une scientifique australienne, fraîchement débarquée dans la région, et un séduisant chercheur tanzanien partent à sa recherche. Trois destins qui se croisent pour mieux se rencontrer et se laisser happer par la magie de l’Afrique.


Mon avis :

La Lionne est un voyage au bout du monde. De l'autre côté de nos frontières occidentales aseptisées. Le livre nous embarque au cœur de la Tanzanie, au milieu de la brousse, du désert et de la culture africaine. Quand je dis qu'il nous embarque, c'est qu'on est obligé de se sentir happé par les paysages tant les descriptions sont sublimes, les couleurs magnifiquement décrites et la faune locale mise en avant. On s'en prend plein les mirettes et les neurones, et ça fait du bien.
Cela dit, je ne m'attendais pas du tout à ça au niveau de l'histoire. J'étais partie dans l'optique de découvrir une enfant élevée par des lions. Autant vous dire que je me suis fourré le doigt dans l'œil jusqu'à la rate. J'étais presque sûre d'être déçue et, finalement, à ma plus grande surprise, j'ai adoré.
Adoré parce que les lions prennent quand même toute la place, ou presque. Les animaux, comme les chameaux Mama Kitsu et Mototo, sont de vrais personnages dans ce bouquin. Katherine Scholes a réussi l'exploit de donner une voix aux animaux, de les rendre accessibles, vrais. Quand je dis voix, ne vous attendez pas à un remix de Disney non plus. Autant j'adore Timon et Pumba, autant cela n'aurait pas été crédible. Alors non, les animaux ne parlent pas dans ce bouquin, mais la place qu'on leur réserve se suffit à elle-même.
La lionne et ses trois petits m'ont collé des frissons. Qu'on se le dise. Leurs instincts, émotions et réactions sont tellement bien décrits qu'on se surprend à ressentir la même chose. Quand la lionne découvre les carcasses de ses congénères, et qu'elle hurle à la mort pour exprimer sa douleur, je vous avoue que les larmichettes étaient pas loin. Et c'est ça toute la magie de ce bouquin.
Au cœur de cette Tanzanie sauvage et indomptée, on oubli notre éducation occidentale. Tous nos sentiments ne passent plus par le filtre de la décence et du "qu'en dira-t-on". Adieu la civilité surfaite et bonjour les instincts primaires. Dans La Lionne, on a l'impression d'être des gamins qui réapprennent le plus basique des concepts : il ne suffit pas de savoir parler pour exprimer réellement les choses.
Et Angel est d'ailleurs le parfait exemple de cette collision culturelle.
La gamine, anglaise d'origine, a toujours vécu en Tanzanie. Elle est née là-bas, a grandi là-bas et ne connaît que ça. C'est pour cela qu'elle fuit les Hommes. Parce qu'elle a peur qu'on l'envoi au milieu d'une grande ville bétonnée, au milieu des Blancs, de la pollution et de la superficialité. Angel qui est un personnage magnifique (et Dieu seul sait que je déteste les enfants en temps normal). Du haut de son jeune âge, elle nous en fout plein la tête. Parce que, nous, petit lecteur au chaud sous notre couette, n'aurions pas le quart de son courage et de sa détermination.
En plus de tout cela, il y a l'histoire d'amour pleine de poésie et de beauté. Un chouillat stéréotypée à la bonne sauce conte de fée, mais tout de même géniale. C'est téléphoné d'avance, on sait dès le début comment ça va finir, mais ça n'enlève rien au charme de cette relation. Qui, encore une fois, montre les écarts entre Afrique et Occident.
Bref. Je suis tombée amoureuse de ce livre, pour la simple et bonne raison qu'il n'a aucune prétention. A part celui de nous faire passer un bon moment, de nous réapprendre quelques leçons de vie les plus élémentaires et de nous rappeler que les animaux ne sont pas des objets, des jouets ou à notre service. Non. Parce que les animaux sont exemptés d'une chose bien trop familière à l'Homme : l'égoïsme.
Je pourrais encore parler des heures des relations qui unissent les personnages aux animaux tant cela m'a parlé. M'a touché. Je pourrais vous dire que quand j'ai refermé ce livre, j'avais envie de prendre le prochain avion pour la Tanzanie et partir m'occuper d'une réserve naturelle. Je pourrais vous dire également que ce livre est un bel hommage aux Hommes de ce monde qui pensent avec leurs propres cœurs et non avec celui de la société.
Je pourrais aussi vous dire, que malgré la fiction derrière les mots, malgré le fait que ce n'est pas une histoire vraie, je me suis surprise à rêver que tout cela était possible. Au moins à l'échelle d'une poignée de personnes.

Mais de toute façon, c'est ce qu'on dit chez nous, en Occident : La voix d'un seul homme honnête fait plus de bruit que toute une foule.

Je finirais donc par ces paroles empreintes de sagesse qui ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui :

<< Hakuna Matata ! >>


Ma note : 

18/20




jeudi 9 octobre 2014

Chroniques Lunaire Tome 2 - Scarlet - Marissa Meyer





Quatrième de couverture :

Depuis les lointaines étoiles jusqu'aux recoins d'une sombre forêt, les destins de Scarlet et de Cinder semblent liés. Alors que l'une cherche sa grand-mère mystérieusement disparue et que l'autre poursuit la quête de ses origines, la menace lunaire qui pèse sur l'humanité se renforce. Cinder et Scarlet parviendront-elles à lui résister ?


Mon avis :

Encore un coup de cœur pour ce Tome 2 des Chroniques Lunaires.

J'ai retrouvé avec plaisir l'univers futuriste de Marissa Meyer et ses réécritures des contes de mon enfance. Une fois encore, l'auteure parvient à nous offrir des personnages dignes d'intérêt parce que crédibles dans leurs émotions et réactions. Dans les Chroniques Lunaires, il n'y a pas de très gentils ou de très méchants (à part Levana qui est une prostipute qui s'assume). Les personnages, autant principaux que secondaires, ont le mérite d'être ridiculement humains (enfin à part Cinder et son côté Robocop mais on se comprend hein). Du coup, on s'immerge facilement dans l'histoire, on s'attache à eux et on dévore le livre rapidement.
Bon, j'ai préféré le personnage de Cinder à celui de Scarlet, c'est vrai. Je trouve les réactions de Scarlet parfois trop exagérées, trop stéréotypées. Surtout concernant Loup. Mais il n'empêche que notre Petit Chaperon Rouge revisité est sacrément cool. (Ca doit être mon côté féministe qui parle). Scarlet qui se balade avec un flingue dans le jean, qui a une répartie cinglante et qui est rousse et fière de l'être. Il ne m'en fallait pas plus pour que je tombe sous le charme. Son histoire est passionnante, les révélations tout autant et, j'ai la nette impression que tout ça va partir en vrille dans le Tome 3.
Et puis il y a Loup. Loup ou le beau gosse obligatoire du Tome 2. On est bien loin du Prince Kai et de ses petits côtés Geisha. Loup est un combattant de rue, un dur à cuire, un rebelle de la life et un mec qui n'avait jamais vu une tomate avant de rencontrer Scarlet. C'est ce que j'ai adoré chez ce personnage. Cette dualité constante entre l'agressivité et l'innocence, la férocité et la douceur, l'animal et l'homme. Bref, vous l'aurez compris, Loup est canon. Et Marissa Meyer parvient à embarquer son lecteur et à le faire tourner en bourrique avec une facilité désespérante.
Concernant Cinder, dire que j'ai été heureuse de la retrouver serait un euphémisme. Ce personnage est le mieux travaillé de la saga à mon sens. On sent sa détresse page après page, ces nouvelles responsabilités qui lui collent au train et dont elle ne sait pas quoi faire. On sent l'urgence de sa situation et des menaces qui pèsent sur elle. Du coup, comme dans le Tome 1, on s'accroche à elle, on la soutient et on ne rêve que d'une chose : QUE CETTE CONNASSE DE LEVANA CREVE DANS UN CRATERE LUNAIRE !
Hum.
Thorne, nouveau personnage de ce Tome 2 est hilarant. Lourd, narcissique, passablement inutile et je m'en foutiste à souhait. J'étais obligé de l'aimer. Je trouve que sa relation avec Cinder est crédible dans son évolution et autant vous dire que ça a été une surprise. Il est rare qu'une auteure de littérature jeunesse arrive à rendre un personnage secondaire aussi essentiel à l'histoire, aussi réaliste et aussi indispensable aux héros. Juste pour ça : chapeau Marissa Meyer.
Et enfin, je finirais en parlant d'Iko qui est toujours un de mes personnages préférés. Ce petit bout de ferraille est aussi indispensable aux Chroniques Lunaires que les personnages principaux.

Bref. Un Tome 2 riche en émotions et en rebondissements. Une histoire qui nous colle à la peau même après avoir refermé le bouquin. Des révélations qui servent à quelque chose parce qu'elles font avancer l'intrigue et nous oblige à nous poser mille questions. J'ai une vague idée de la finalité de toute cette histoire, mais par expérience, je sais que Marissa Meyer arrivera à me surprendre.
Dans ce Tome 2, les Lunaires prennent une toute nouvelle dimension. Dimension sacrément flippante cela dit, et on ne peut pas s'empêcher de vouloir piétiner les Thaumaturges et leur psychopathe de reine. Mais c'est ce qui rend cette saga géniale.
Marissa Meyer à beau avoir réussi l'exploit de pondre des réécritures de contes magiques, il n'empêche qu'on sent toute la force du conte de fée de notre enfance : l'éternel combat entre le Bien et le Mal, les gentils contre les méchants et ce fond moralisateur type de base qui aborde des sujets tels que le racisme et l'intolérance.


Du coup, malgré le fait que l'auteure n'ait rien inventé de nouveau, on est obligé d'aimer ces bouquins. Adieu les potiches qui servent de princesses et Bonjour les femmes fortes et indépendantes. 

Alors que demander de plus ? 


Ma note : 

20/20