mercredi 12 novembre 2014

Glitch Tome 3 - Insurrection - Heather Anastasiu




Quatrième de couverture :


La bataille ultime est proche de son terme, et tout espoir semble s'être envolé : Zoé et ses compagnons de la Résistance battent en retraite après avoir perdu leur base et leur chef. Ils sont écrasés en nombre et en puissance de feu par l'omnipotente corporation qui a asservi le monde. A sa tête, la cruelle Chancelière est à deux doigts d'exécuter un plan à même de détruire la quasi-totalité de l'humanité.
La seule option qu'il reste à Zoé, c'est de réaliser son rêve de toujours : mettre un terme à l'odieux système du Lien, et de ce fait libérer la population du joug informatique qui bride leurs pensées et leurs émotions, en espérant ainsi déclencher une révolution. La mission de Zoé d'infiltrer la redoutable Communauté est presque impossible, mais elle est pourtant la seule à pouvoir la mener à bien.
Pire, les visions prémonitoires d'Adrien se scindent désormais en deux futurs bien distincts : l'un où, ensemble, Zoé et lui réussissent, et l'autre où l'humanité glisse vers l'extinction... Et tout repose entre les mains de Zoé.


Mon avis :


J'ai entamé cette lecture sans grand espoir. Ni enthousiasme. D'ailleurs. Après la déception qu'avait été le Tome 2, je m'attendais à subir ce livre comme on subit une opération des dents de sagesse : nécessaire mais pas franchement réjouissant.
Je dois pourtant avouer qu'Heather Anastasiu m'a agréablement surprise.

Okay, ça c'était le compliment le plus hypocrite de ma life.

En gros, Heather Anastasiu m'a agréablement surprise parce que j'ai découvert le secret ultime pour adorer sa trilogie : prendre mon cerveau et le poser sur ma table de chevet juste à côté de mon esprit critique et sa virulence. (Oui mon esprit critique a une vie propre).
Du coup la lecture s'est super bien passé après l'extinction complète de mes neurones.

Ce Tome 3 a au moins le mérite de démarrer sur les chapeaux de roues. Dieu merci, l'auteure a laissé de côté ses blablatages inutiles pour embarquer son lecteur direct dans l'action, le suspens et l'évolution de l'intrigue. On retrouve les personnages qu'on connaît et qu'on déteste apprécie avec beaucoup de ferveur. Les dialogues sont...Hum...Et bien. Nos personnages parlent entre eux, ce qui semble logique puisque nous parlons ici de livre et leurs relations prennent une toute nouvelle dimension.
Je pense notamment à la relation Adrien/Zoé. Celle que j'avais exécré avec chaque fibre de mon être. Dans ce Tome 3 elle évolue et devient supportable, pour ne pas dire agréable, puisqu'ENFIN, Adrien ne ressemble plus à un Bisounours qui vient de s'enfiler une cargaison de Poppers mais à un être humain normal qui ressent des émotions de temps à autre. Et quel soulagement ! Okay, on a encore le droit à un peu de niaiserie et du cul-cul la praline de première catégorie. Mais en même temps, je ne m'attendais pas à ce qu'Heather Anastasiu découvre sa dignité entre les pages de son manuscrit.
En gros Adrien devient un parfait connard qui m'a fait frissonner de plaisir, alors que Zoé devient encore plus insupportable dans son sentimentalisme à deux francs six sous. A lire ses réactions et ses états d'âme on croirait qu'elle a une gastro émotionnelle. Sauf que ça passe pas avec un Doliprane.
Bref.
J'ai apprécié l'évolution du pouvoir de Zoé. Ca me paraissait crédible même si c'était téléphoné depuis le premier tome. Mais là encore, Heather Anastasiu n'a semble-t-il pas de conscience. Ou de professionnalisme. Ou les deux. J'ai apprécié, certes, mais cette partie là du bouquin était longue. Répétitive. Chiante. Insupportable. Du coup j'ai apprécié mais juste pendant 30 secondes.

Mais tout ce Tome 3 promettait de nous offrir une bataille finale hors du commun. Etant la fin de la trilogie, il fallait bien clore cette histoire en beauté.
Bien.
Heather Anastasiu a du prendre des cours avec Ann Aguirre. Je ne vois que ça. Trois tomes que j'attends l'affrontement final entre Zoé et la Chancelière. Trois tomes que j'échafaude d'innombrables hypothèses quant à l'issue de cette trilogie. Trois tomes pour ça.
Remarque, l'avantage, c'est que ça m'a titillé l'égo et l'intelligence comme rarement dans ma vie.
Je veux dire, ça partait bien en soi. Le début du combat était même plutôt classe. Et puis, forcément, Heather Anastasiu a du avoir la flemme de lever son cul pour chercher un nouveau BIC parce que ça se finit en une demi-page. Comme ça. Là. D'un coup. Prend-toi ça dans les dents, l'abruti qui a payé 17,50 euros.
Je suis une femme tolérante. Okay, on dirait pas comme ça, je sais. Et je ne suis pas du genre paranoïaque atteinte de la cafetière qui voit des complots gouvernementaux partout. (Mulder si tu m'entends). Mais concrètement, là, il ne peut s'agir que de complot. Elles se passent le mot entre auteures de littérature jeunesse.
 << Tiens, la sal*** qui nous crache sur la gueule dès qu'elle peut a encore acheté un de nos bouquins. Vas-y, rien à foutre, on lui bâcle la scène de la bataille finale, ça lui foutera les glandes comme ça. >>

J'ai dis que j'étais pas paranoïaque. J'ai rien avoué concernant la schizophrénie hein.

Bref. J'avais réussi à passer outre la médiocrité littéraire de Glitch. J'étais même partie pour faire un effort CONSEQUENT ! Je l'ai lu rapidement parce que j'avais vraiment envie de connaître la fin. Et là, on se fout de ma gueule avec une fin bidonnée, expédiée à la vitesse supra sonique, et EN PLUS, on me colle encore un épilogue qui élève La Croisière S'amuse au rang de chef-d'œuvre scénaristique.
MAIS QUE QUELQU'UN BRÛLE CES TERRORISTES !!!!!


En résumé : Une trilogie qui promettait monts et merveilles et qui avait un potentiel génialissime. C'était sans compter son auteure qui, si elle avait le malheur de croiser ma route, se ferait écrabouiller par ma personne comme une tueuse de poussins. OUI ! ELLE EST AUSSI DETESTABLE QU'UNE TUEUSE DE POUSSINS !
Glitch était une dystopie que j'avais hâte de terminer sauf que mes raisons ont changé en cours de chemin. C'est bien dommage toutefois, puisqu'il y avait vraiment matière à écrire quelque chose de pas mal. Sans pour autant être transcendant, mais assez bien ficelé pour satisfaire le lecteur.


Maintenant, c'est officiel, j'abandonne mes espoirs concernant la littérature jeunesse.


Ma note :

8/20

mercredi 5 novembre 2014

Simetierre - Stephen King





Quatrième de couverture :

Louis Creed, un jeune médecin de Chicago, vient s'installer avec sa famille à Ludlow, charmante petite bourgade du Maine. Leur voisin, le vieux Jud Grandall, les emmène visiter le pittoresque vieux "simetierre" forestier où des générations successives d'enfants de la localité ont enterré leurs animaux familiers. Mais, au-delà de ce "simetierre", tout au fond de la forêt, il en est un second, et c'est un lieu imprégné de magie qui vous enjôle et vous séduit par de mystérieuses et monstrueuses promesses. Bientôt, le drame se noue, et l'on se retrouve happé dans un suspense cauchemardesque, tellement affreux que l'on voudrait s'arracher à cette lecture...


Mon avis :

Je viens de me rendre compte que je n'avais aucune chronique de livre de Môssieur King sur mon blog. Du coup, après avoir fait une crise d'épilepsie doublé d'un anévrisme et d'un bref épisode de possession démoniaque, je m'en vais vous faire un topo de ma récente lecture commune initiée par Mlle Caro en personne.

Nous voilà embarqué dans le trou du cul de Miss America par un charmant médecin et sa petite famille. L'histoire se passe dans les années 80, autant vous dire, qu'à part la musique que je plussoie complètement, c'est une époque qui me laisse passablement perplexe (surtout au niveau des styles vestimentaires). Louis Creed et sa smala viennent à peine d'emménager dans leur nouvelle maison, et déjà les problèmes débarquent.
J'ai nommé Jud Grandall.
Un de ces personnages qui vous donnent envie de vous taper la tête contre le mur tant leur sympathie vous exaspère. Faut arrêter de se foutre de la gueule du monde. Les gens gentils sont un mythe. Surtout dans la vraie vie.
Jud Grandall et sa femme Norma qui ont l'air tout droit sortis d'une émission d'Oprah Winfrey shootée à la kétamine. Ils sont vieux. Ils sont serviables. Ils racontent de merveilleuses histoires sur l'histoire de l'Amérique. Jud devient le meilleur ami de Louis. Norma devient la fournisseuse de recettes de la femme de Louis. Bref. Ils sentent l'arnaque à trois kilomètres.
Je ne peux pas parler de Simetierre sans vous parler de Winston Churchill. Non. Pas le mec qui fume des cigares avec un chapeau ridicule et qui a bouffé du pudding avec Hitler. Celui du livre est plus communément appelé Church, il a plein de poils, adore bouffer du zozio crû et perd ses testicules en cours de lecture. Il ronronne aussi. Accessoirement. Normal vu que c'est un chat. Chat qui est un personnage à part entière et qui m'a vendu du rêve tout au long de la lecture. Church est beau, Church est génial, Church fait pleurer et Church pue. Aussi. Mais ce n'est qu'un détail puisqu'il est l'animal de compagnie de la famille Creed et que l'histoire serait toute pourrite sans lui. (Oui pourrite, t'as un problème ?)

Oui parce que l'histoire de Simetierre tourne autour d'un cimetière (duh!) entretenu par des générations d'enfants qui y ont enterré leurs animaux de compagnies. Cimetière qui se situe sur la propriété de la famille Creed et qui recèle de nombreux secrets.
Mr King réussi une fois encore à imposer son style. SI SI MR KING REPRESENTE ! Une ambiance glauque à souhait portée par des personnages très bien travaillés. Personnages qui ont tous un passé, un bagage, une histoire et un caractère propre à Stephen King. C'est-à-dire qu'ils sont aussi humains que nous, sauf que, globalement, ça finit toujours très mal pour eux. Du coup on est happés par l'histoire, happés par la lecture, parce qu'on attend qu'une chose : savoir comment tout ça va se terminer. Les détails permettent une immersion totale dans l'univers de Simetierre et les interventions des personnages nous collent à la peau.
Je pense notamment à Ellie. La petite fille qui fout les jetons. Elle et ses réactions d'adulte, elle et sa répartie, sa relation avec Church et son évolution. Sa relation au monde, à la vie, qui nous touche parce que particulière mais justifiable. Et son caractère tellement différend de celui de sa mère.
Et sa mère justement, Rachel, personnage qu'on déteste avec beaucoup de plaisir. Même si au fil de la lecture, on finit par avoir pas mal de compassion pour elle. Rachel qui est l'archétype de la femme légèrement hystérique sur les bords, qui paraît passablement insupportable du point de vue du lecteur, mais qui fait figure de prisme par rapport aux réactions de tous les autres personnages.

Bref. Vous l'aurez compris. J'ai adoré ce livre. Pour la simple et bonne raison qu'il est écrit par Stephen King et que ce monsieur a un style qui me parle. L'ambiance générale du bouquin fout les glandes parce que tout est souvent suggéré sans qu'on en sache plus que ça, ce qui réjouit mon imagination débordante et morbide. L'évolution des personnages nous parle parce qu'on ne peut s'empêcher de s'y identifier, ne serait-ce qu'un minimum.


En gros Simetierre expose les pires vices de l'être humain tout en nous rappelant qu'on aurait pas fait mieux à la place des personnages. Et c'est pour cette raison que j'aime King. Il doit sûrement réveiller mon côté masochiste en me prouvant qu'aucun de nous n'est moins détestable que ses personnages.


Ma note : 


17/20





Cette lecture commune a été une très belle expérience que j'ai été ravie de partager avec :

- Caro (of course !)
- Sabrina
- Astrid
- Cindy


Je rajouterais certains liens au fur et à mesure !