mardi 12 mai 2015

Le dernier loup-garou - Glen Duncan



Quatrième de couverture :

Jake Marlowe est le dernier de sa race.
Pourchassé par des tueurs fanatiques qui ont juré de lui trancher la tête, protégé contre son gré par une organisation secrète désireuse de vivre au grand jour, Jake a décidé d’arrêter de fuir. La prochaine pleine lune sera sa dernière.
« Va où tu peux, meurs où tu dois. »
Mais pour le vieux loup-garou suicidaire et blasé, rien ne va se dérouler comme prévu.
Par définition, l'amour est imprévisible.


Mon avis :

Force est de constater que Monsieur Duncan a une plume qui me parle. Après Moi, Lucifer, je trépignais d'impatience à l'idée de me replonger dans l'univers de l'auteur, de retrouver ses sarcasmes, son cynisme et ses descriptions coïtales poétiques. Alors quand au détour d'un rayon de la Fnac, je suis tombée sur ce bouquin, j'ai succombé.

Purement et simplement.

Il faut dire que l'univers vampires/loups-garous/monstres en tout genre c'est un peu mon dada depuis gamine. Et après ma brève rencontre romanesque avec Twilight, il fallait que je me soigne. Genre Fen-shui purificateur et grand exorcisme vaudou avec sacrifices de chèvres et compagnie. Au moins ça. Du coup, quand je vois de vrais auteurs écrire sur le sujet, je n'hésite pas une seconde à me plonger dans le livre histoire de me souvenir que, non, les vampires, en vrai, ça ne brille pas comme une boule à facette disco, ça crame.
Bref.
Glen Duncan m'a comblée. Encore une fois. Il est clair que sa plume ne plaira pas à tout le monde. Voire, à personne d'autre que moi. Mais tout de même. Son style est effilé, d'une précision chirurgicale. Efficace, travaillé, perfectionné. Chaque mot est à sa place, chaque virgule a un sens et même si les tergiversations existentielles de Jake Marlowe peuvent paraître pesantes à certains moments, la beauté de la grande littérature rattrape le tout. L'auteur sait parler, et sait écrire. Il n'y a pas de doutes. Du coup, pour moi ça fonctionne. Et ça fonctionne vraiment bien.

On suit donc le dernier loup-garou de la Terre. Un hybride blasé, usé par les siècles et surtout par la race humaine. Jake c'est un peu le Jiminy Cricket des temps modernes. Mieux que la voix de la conscience, la voix de la vérité. Il parle, confie, explique, décrit, les déboires et la superficialité du monde. Des années qui passent mais qui n'apportent aucun changement, des générations qui périssent et s'épuisent sans prendre la peine d'évoluer pleinement. Jake Marlowe c'est la réalité dure et froide qu'on se prend en pleine gueule. Plus que des remises en questions, mais bien une prise de conscience sur les artifices d'un siècle où l'Homme ne sait plus qu'exister qu'à travers son propre égoïsme. C'est ce qui me plaît chez Glen Duncan : sa capacité à détester l'être humain avec un talent pour la narration quasi parfait.
Même l'histoire d'amour est d'une beauté presque douloureuse. Les personnages de l'auteur sont très bien travaillés, tous transcendés par leurs imperfections et leur "humanité". J'ai beaucoup apprécié les mises en perspective et parallèles de deux mondes distincts qui s'affrontent sans cesse : la génération vieillissante de chasseur de loup-garou face au loup-garou éternellement jeune et beaucoup plus âgé mentalement. Ce livre c'est ça : un condensé de contradictions et de paradoxes qui représentent à merveille l'humanité.

Pour un premier tome, l'histoire est finement posée. On ne se pose que très peu de questions à la fin puisque Jake, grand narrateur de cet opus, nous a donné toutes les clés pour appréhender la suite.

Bon, seul point négatif (et encore, pas vraiment négatif) de ce bouquin c'est la fin. Tout le récit est presque lent, de par toutes les descriptions et états d'âme de Jake. On voit que l'auteur nous permet de réfléchir, de se poser pendant la lecture histoire de bien percevoir tout le poids de ses mots. Et la fin, elle, est ultra rapide. Tout s’enchaîne rapidement, brutalement, et le lecteur se retrouve subitement à la dernière page sans très bien comprendre comment il est arrivé là.
Mais encore une fois, c'est le génie de Glen Duncan : écrire des personnages auxquels il est impossible de s'identifier, tout en obligeant le lecteur à s'immiscer intimement dans une vie qui lui parle.

En résumé, un pur chef d'œuvre du genre qui m'a réconciliée avec le "parler gras" et la "vulgarité poétisée", tout en me donnant une envie viscérale de me jeter sur la suite.



 Ma note

19/20


8 commentaires:

  1. WELCOME BACK !!! Ça faisait bien mille ans qu'on n'avait pas eu droit à un avis (et à un livre de plus dans la PAL aussi)! Bien évidemment, je meurs d'envie de lire ce livre, peut-être même que je vais aller fouiner à la librairie cette semaine pour le trouver! Ok pas peut-être, c'est sur en fait^^

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    1. Mdr merci ma belle :D. Heureuse de te corrompre encore après tout ce temps !

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  2. ENFIIIIIIIIIN !
    Mais tu me donnes envie de le lire ! En plus j'adore la plume de l'auteur mais c'est la lenteur de l'intrigue qui me bloque ^^

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    1. J'aime tellement te lire Ahah
      Vivement que tu parles de plein de livres dont tu m'auras préalablement donné envie de lire autour d'un café :D

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    2. Mdr quel enthousiasme ! Ca fait plaisir à lire :).
      Je sais pas si mon retour sera permanent madame mais j'aime l'idée de te corrompre toi et ton compte en banque !

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    3. Corromps-moi !!!! (Qui aurait pu penser que je dirai cela un jour ??)

      Allez, on a qu'a dire que ton retour est semi permanent pour l'instant, jusqu'à ce qu'il le devienne officiellement :D

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    4. Ouais mdr. L'espoir fait vivre :D

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  3. Pourquoi tu as enlevé ton texte catin ?

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